Via Garona

Dans un premier temps, le fleuve prend sa source dans les Pyrénées espagnoles puis rapidement franchit la frontière au Pont du Roy, à la frontière avec le Val d’Aran (Espagne) jusqu’à Saint-Béat. Ce village est célèbre pour ses descentes en eaux vives et en rafting ainsi que pour son marbre blanc, qui a servi pour sculpter les bassins et statues des jardins du château de Versailles ainsi que les façades du Louvre. Alimenté par les torrents et rivières cascadant des montagnes et du piémont pyrénéen, le cours d'eau juvénile oblique en direction du site historique de Saint-Bertrand-de-Comminges pour rejoindre la verte plaine du Comminges. Peu avant sa traversée de Toulouse, le fleuve pyrénéen reçoit en renforts les flots de l’Ariège au Parc naturel du Confluent à Portet-sur-Garonne.

À la hauteur de la capitale occitane, la Garonne s'élargit encore et décrit un large méandre. L'emplacement de Tolosa la romaine est en grande partie due au Bazacle, un gué qui permettait le passage avant l'édification de ponts, au nombre de cinq aujourd'hui dans le centre-ville. Grâce aux quais aménagés en son cœur, les rives de la Garonne constituent l'un des attraits de la ville rose, offrant de belles perspectives sur ses monuments et de belles promenades dès les beaux jours, sous la chaude lumière de l'Occitanie. Passé le Bazacle, aménagé désormais en chaussée, le fleuve s’élance vers le nord-ouest, en direction du Vignoble de Fronton et des plaines du Tarn-et-Garonne, puis Bordeaux, avec comme horizon l’Atlantique, terme de son odyssée.

La Garonne un axe naturel de communication vers Saint-Jacques-de-Compostelle

La Garonne a longtemps été utilisée pour le transport fluvial mais aussi comme axe naturel de communication pour les hommes qui la longeaient à pied. En partance pour Saint-Jacques-de-Compostelle, tombeau de Saint-Jacques le Majeur, les pèlerins empruntaient les anciennes voies romaines le long du fleuve et faisaient halte dans les villes créées par Rome : Toulouse, Muret, Cazères, Saint-Martory, Saint-Gaudens, Saint-Bertrand-de-Comminges… afin de relier le piémont pyrénéen, franchir les Pyrénées et poursuivre vers le Nord de l'Espagne, le long du fameux Camino francés (le chemin des pèlerins français). De son côté, Toulouse constituait une halte pour les marcheurs à la coquille. Ceux-ci ne manquaient jamais de se recueillir devant les reliques de Saint-Saturnin, à la basilique toulousaine Saint-Sernin, puis de soigner leurs blessures ou leurs plaies à l'hôpital de l'Hôtel Dieu Saint-Jacques (1257).

Aujourd'hui, les pèlerins et randonneurs qui suivent toujours la voie d’Arles ou celle en provenance de Conques et du Puy-en-Velay, ont désormais l’opportunité d’emprunter à pied ou à vélo la Via Garona, un nouvel itinéraire. Cette variante de l’ancien chemin de Compostelle entre Toulouse et Saint-Bertrand-de-Comminges peut être effectuée en 7 à 10 jours de marche sur plusieurs étapes (170 kilomètres au total), selon les envies et le niveau de chacun.